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Articles critiques de la pièce "Le crâne et la mécanique" de Lo Glasman

Publication : par webmestre

Yacine Kaid. & Fred Matumona, 2nde 3.

Le Crâne et la Mécanique met aux prises Ada Lovelace, fille de Lord Byron et célèbre mathématicienne anglaise du dix-neuvième siècle, et son « médecin », le docteur Deville, ardent défenseur d’un courant de la « science » neurologique de cette époque : la phrénologie.
Ada Lovelace est une femme ayant un double comportement : tantôt obéissante et soumise, tantôt révoltée, voire agressive. Cette double personnalité semble faire partie d’elle depuis son adolescence. Ada est tiraillée par les idées reçues sur les femmes, qui limitent leur accès au savoir.
Cette pièce, réussie dans l’ensemble, présente un décor très dépouillé, se rapprochant donc plus du théâtre contemporain que d’une tragédie classique ou du drame bourgeois. De cette contrainte résulte une grande richesse, car ce manque volontaire de décor permet de toucher un plus grand nombre de spectateurs ; ceux –ci n’ayant pas la vision d’une scène préconçue, se l’imaginent, se l’approprient. La mise en scène regorge d’idées intéressantes et joue intelligemment sur les lumières , notamment lors des « flashs back » qui mettent en scène l’enfance de la scientifique. On note aussi des passages chantés, qui contribuent fortement à l’ambiance particulière de la pièce.
L’histoire du « Crâne et la Mécanique » pose ces questions qui nous passionnent comme celles du genre en science, de la matérialité de la pensée, ou celle, universelle, de la limite entre la créativité et la folie.

Par Marina Hilal-Wado 2nde3

C’est au siècle des Lumières que commence l’évolution des sciences. Les hommes cherchent et trouvent parfois des réponses sur leur existence, sur leur égalité et surtout sur leur différence. L’évolution intellectuelle de l’humanité est cependant restée accrochée à des valeurs primitives selon lesquelles l’homme pense et la femme obéit. Ainsi c’est par le biais d’une pièce musicale qu’est évoqué le rôle de la femme en science ainsi que l’évolution des connaissances sur le fonctionnement du cerveau. Le crâne et la mécanique est une pièce que se situe au dix-neuvième siècle, la phrénologie est alors la science neurologique fort prisée. Cette science relie les capacités mentales, la pensée et le comportement d’un individu à la forme de son crâne. La pièce retrace la double vie de la grande mathématicienne Ada Lovelace qui a ouvert la voie aux machines à intelligence artificielle ; elle crée, pour ainsi dire, le premier programme informatique. La mathématicienne est présentée à l’adolescence comme une jeune fille délaissée par sa mère et confiée à une nourrice acariâtre qui la tient éloignée de son père, le célèbre poète Lord Byron. On la voit aussi à l’âge adulte. Ada est devenue une scientifique et travaille en collaboration avec Charles Babbage sur une machine qui serait capable de penser à la place des hommes. Cependant, la société voit de mauvais oeil cette femme brillante qui « ose penser ». Aussi souffre-t-elle d’un dédoublement de sa personnalité qui l’empêche de continuer sa passion : les mathématiques. Elle fait alors appel à un phrénologue, fort réputé à l’époque, le docteur Deville joué par Lo glasman. C’est par cette rencontre que l’on comprend les enjeux de cette pseudo-science exploitant la forme du crâne. La pièce montre, de manière presque caricaturale, les différentes classes sociales ; paradoxalement, c’est Ada, personnage lunatique et aliéné, qui seule échappe à cette caricature. Cette pièce écrite par Lo glasman nous montre une femme qui tente de s’affirmer dans un monde d’hommes mais qui cherche aussi désespérément son identité et le bonheur. C’est par un jeu d’acteurs ingénieux et par le travail sur les lumières que l’on arrive à suivre la vie de l’adolescente alternant avec celle de l’adulte. En effet, Anne Rougée endosse aussi bien le rôle de la gouvernante de la jeune Ada que celui d’Ada adulte. L’actrice nous montre une Ada adulte passionnée par les sciences dont le comportement lunatique représente les deux facettes de sa personnalité : Ada une femme obéissante et fragile et Augusta une femme remplie de rage et de haine. Une autre comédienne, Maïa Guéritte interprète le rôle de Janet, jeune domestique, frivole et un peu sotte sotte, et cette d’Ada adolescente, jeune fille perturbée et en manque d’amour.
C’est une fort belle performance et une pièce à voir absolument !

Lukumuena Déborah

Nous avons eu l’honneur d’être spectateurs d’une représentation théâtrale : Le crâne et la mécanique, une pièce, pleine de surprises, qui oscille entre le rire et l’émotion.
L’histoire est la suivante : nous sommes dans la vie d’Augusta Ada King, plus connue sous le nom d’Ada Lovelace, comtesse de Londres. Celle-ci est réputée pour être l’auteur de la description d’une des machines du professeur Babbage, un talentueux spécialiste de la mécanique de l’ordinateur. Augusta aurait vécu une enfance assez agitée : fille du poète Lord Byron et d’Annabella Milbanke, Ada n’aurait pas connu son père ; ses parents se sont séparés très tôt. Mais plusieurs versions de la jeunesse de la comtesse circulent : certains disent que sa mère aurait eu une emprise totale sur la vie de la jeune Ada, même après son union avec William King, tandis que d’autres racontent que cette dernière n’aurait connu aucun de ses parents et aurait été élevée par sa nourrice (c’est cette version qui à été choisie dans Le crâne et la mécanique).Passionnée de Mathématiques et de sciences, Annabella y aurait initié Ada dès son plus jeune âge ; Il est dit que cette dernière reçut une formation sérieuse en Mathématiques et sciences à Ockham. Suivirent son mariage en 1835 avec William King 1er comte Lovelace et la naissance de ses 3 enfants (Byron naquit le 12 mai 1836 suivi d’Annabella, venue au monde le 22 Septembre 1837, enfin le 2 juin 1838, vint au monde Ralph Gordon, benjamin de cette grande famille). Au fil des années, sa notoriété grandissait : beaucoup d’illustres savants avaient le plaisir de s’entretenir avec elle. Pour cause :pendant une majeure partie de sa vie elle fut surnommée La très honorable Augusta Ada, comtesse Lovelace. Au demeurant, 9 mois se sont écoulés entre 1842 et 1843, avant qu’elle n’achève la traduction du mémoire du mathématicien Féderico Luigi, inventeur de la machine analytique. Dans l’espoir de subventionner les projets de Babbage, qui n’avaient pas obtenu de financement du gouvernement britannique, Lady Ada se mit à jouer. Elle travailla à un système qui devait lui permettre de remporter le derby d’Epsom, mais malheureusement cette décision l’avait conduite droit au surendettement. Elle est morte ruinée. Elle s’éteignit le 27 Novembre 1852, à peine âgée de 36 ans, terrassée par un cancer du col de l’utérus. Mais sa renommée survécut grâce au langage de programmation conçu entre 1977 et 1983 pour le Ministère de la Défense américain( DOD) et qui porte son nom.
Son histoire parait complexe, mais la pièce théâtrale à laquelle nous avons assistés, éclaire un peu mieux sa vie, présente la société dans laquelle elle a vécu. Pour faciliter la compréhension de l’action, un prologue, qui n’a pas été prévu lors de la création de la pièce, a été ajouté. Le docteur Babbage y présente le contexte historique et le personnage d’Ada. On compatit au sort de cette femme en avance sur son époque : son enfance, ses souffrances, son mal-être, son sentiment d’être incomprise et, plus grave, sa maladie (son dédoublement de personnalité) tout y est montré. La mise en scène aide efficacement à plonger le spectateur, quel que soit son âge, dans l’histoire. Du décor, aux jeux de lumières en passant par les costumes, aucun détail n’a été laissé au hasard. Les trois acteurs ont interprété avec une grande justesse et passion leurs rôles. Notons qu’ Ada adolescente puis adulte était incarnée par deux comédiennes. En effet, chaque acteur avait dû endosser au moins 2 rôles. Le décor était réduit, mais efficace : la fenêtre, une fois ouverte, se transforme en une "machine à voler", matérialisant le rêve d’Ada. Enfin, de courts intermèdes chantés apportent à la pièce une note plus légère, plus humoristique.
Nous ne pouvons qu’être sensibles à cette représentation à la fois émouvante et drôle.
Le cerveau et la mécanique, pièce riche en humour et en émotions, a parfaitement rendu hommage à Ada Lovelace, femme courageuse et ambitieuse, qui a su défier la société machiste de son époque.