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Dialogue avec les comédiens de la compagnie Les Passeurs d’Ondes

Publication : par webmestre

Un Élève : Plusieurs passages chantés sont apparus au cours de la pièce ; y avait-il une idée précise « derrière » ce chant ?

Comédien : La musique est une sorte de respiration, d’aération. Le chant apporte une touche de légèreté à la pièce.

Un Élève : La trépanation existait-elle vraiment ?

Comédien : Oui, mais Ada Lovelace ne l’avait pas subie. On en parle dans la pièce, mais c’est une pure invention pour rendre l’histoire plus intéressante.

Un Élève : Que représentaient les schémas dessinés sur le panneau, à droite sur la scène ?

Comédien : C’est une partie de la fameuse machine du mathématicien Babbage dont on parle dans la pièce. C’était une machine à calculer, pour ainsi dire, un ancêtre d’ordinateur que Babbage n’a pas pu achever.

Un Élève : Sur quels éléments vous êtes vous principalement fondés pour créer votre pièce ?

Comédien : La vie d’Ada Lovelace a été objet de plusieurs recherches dont nous nous sommes inspirés. Il existe également une biographie d’Ada qui nous a fourni la principale « matière » pour la pièce.

Un Élève : Et cette fameuse machine à voler a- t - elle existé ?

Comédien : Non, c’est une fiction. Mais dans la biographie d’Ada, on peut bien lire qu’à l’âge de 14 ans, la future mathématicienne a imaginé une machine à voler.
Un Élève : Vous jouez beaucoup sur les lumières, non ?

Comédien : C’est vrai. Les jeux de lumières créent une certaine ambiance, ils ont également servi de transition entre les différentes époques (Ada adolescente, puis adulte...)

Un Élève : Une fenêtre était également présente et les comédiens y ont fait plusieurs fois allusion ; est-elle censée représenter quelque chose de précis ? Si oui, quoi ?

Comédien : La fenêtre joue un rôle précis ; elle symbolise la machine à voler dont rêve Ada, c’est aussi le moyen de matérialiser l’envie d’évasion de la jeune fille qui se sent prisonnière de son éducation.

Un Élève : Les passages en musique ont été chantés par vous (comédiens). Avez-vous pris des cours de chant ?

Comédien : Nous avons en effet pris des cours de chant. Cela fait partie des compétences requises pour ce spectacle, le moindre détail, du plus discret au plus voyant, a été travaillé de façon rigoureuse.

Un Élève : Dans la pièce, nous apprenons que notre héroïne Ada a été élevée par sa gouvernante ; est-ce vrai ?

Comédien : C’est exact, Ada vivait à l’époque où les parents n’avaient pas la même conception d’éducation qu’aujourd’hui. C’était d’autant plus vrai pour les filles, dont l’éducation se limitait souvent à un « savoir-vivre » dans la société et aux leçons de la morale. Il fallait que les filles deviennent des jeunes femmes vertueuses, qui sachent, une fois mariées, bien tenir leur maison et être des épouses soumises.

Un Élève : Vous n’êtes sûrement pas à votre première représentation, mais, depuis, y a-t-il eu des améliorations, des modifications...?

Comédien : Bien sûr qu’il y a eu des changements, mais cela a dépendu aussi des conditions dans lesquelles nous jouions. Il fallait s’adopter chaque fois aux dimensions de la scène, à l’emplacement du public (tantôt très proche de la scène, tantôt placé en hauteur etc. ). Le texte a également été légèrement modifié : à l’origine il n’y avait pas de prologue prononcé par le médecin Deville, mais nous l’avons ajouté pour que les spectateurs comprennent mieux la situation.

Un Élève : Nous avons remarqué que vous êtes seulement 3 comédiens présents sur scène. Est-ce délibéré ou cela fait-il partie de certaines contraintes ? Si oui, lesquelles ?

Comédien : Au départ, faute de budget suffisant, nous n’avions pas de choix, mais finalement, cet handicap, nous avons réussi à en faire un avantage. Par ailleurs, même si chaque comédien doit assumer au moins 2 rôles, avec de l’entrainement et notre expérience, ce n’est pas aussi difficile qu’on peut le croire.

Un Élève : On a parfois l’impression que vous « surjouez », caricaturez les personnages, en particulier Dr. Deville. Vous le faites exprès ?

Comédien : Oui, chaque personnage présente un certain type de caractère (sorte de cliché, pour ainsi dire). Ainsi le Docteur Deville incarne un « pseudo-savant », sûr de lui, très orgueilleux. Janette, la jeune servante, est légère et un peu sotte. La gouvernante est très sévère, froide. Seul le personnage d’Ada, plus complexe, échappe à la caricature. Ainsi on peut jouer sur plusieurs registres : pathétique, tragique et comique.

Un Élève : Pourquoi certains personnages deviennent parfois immobiles ? On dirait un « arrêt sur l’image », un peu comme une photo ?

Comédien : Très bonne observation. En fait, ces « arrêts » accompagnent les « flash back » : quand on évoque sur scène la jeunesse d’Ada, les autres personnages, qui n’appartiennent pas à son passé, s’immobilisent et sont plongés dans l’ombre.

Un Élève : La longue équation qu’Ada écrit sur le tableau noir est-elle vraie ?

Comédien : Absolument ! D’ailleurs la comédienne qui interprète le personnage d’Ada a une formation scientifique !

Un Élève : Combien de temps avez-vous mis pour réaliser cette pièce ?

Comédien : Le travail de recherches a duré à peu près un an. L’écriture et la composition des musiques nous ont demandé 9 mois et la mise en scène a été réalisée en 3 semaines.
Professeur : Merci infiniment d’avoir répondu aux questions des élèves. C’était un échange très instructif.

Transcription des questions et des réponses faite par Déborah Lukumuena avec l’aide d’Ahmed Benchikh élèves de la 2nde 3