Accueil > Formations spécifiques > Histoire des Arts > Sortie au théâtre de la Vallée de l’Yerres à Brunoy (30 janvier)

Sortie au théâtre de la Vallée de l’Yerres à Brunoy (30 janvier)

Publication : par webmestre

Ce vendredi, des élèves de l’atelier théâtre et de l’option histoire des arts, issus des classes de Première littéraire et de Terminale, ont profité d’une visite organisée par Mme Hantzberg, encadrée avec l’aide de Mme Dias. En milieu d’après-midi, ils ont retrouvé au théâtre de la Vallée de l’Yerres de Brunoy, leur guide Laura qui leur en a dévoilé les secrets de fonctionnement.
Le théâtre a été inauguré en septembre 2007 à l’occasion des journées du patrimoine. La programmation est gérée à la fois par une société privée, la société des théâtres du Val d’Yerres qui assure la programmation au niveau communautaire, et le service communal des affaires culturelles de la ville de Brunoy.

La visite a débuté par l’entrée des artistes qui permet d’accéder à l’escalier menant aux étages des loges. La guide a d’abord présenté aux élèves la salle de cartering, véritable espace de détente pour les artistes et les membres de leur équipe. Elle peut être mise à la disposition de l’artiste en fonction des clauses du contrat conclu entre le producteur du spectacle et son diffuseur, ou programmateur. Le théâtre de Brunoy n’est pas un lieu de création. Contrairement à certains grands établissements de Paris, il ne dispose pas d’espaces de stockage adaptés pour les costumes et les décors, il reçoit uniquement les artistes en tournée ou en lancement de tournée.
Les élèves ont ensuite pu se mettre véritablement à la place des artistes en découvrant une des loges et sa rampe de lampes emblématique. La loge est l’espace de vie de l’artiste il y range ses costumes et ses accessoires, il peut également y recevoir ses proches.
Le maquillage est un point essentiel avant l’entrée en scène, en effet les projecteurs très puissants éclairants le plateau chauffent intensément et ont tendance à renforcer la pâleur, laissant penser que le comédien ou chanteur est malade. Les femmes insistent donc particulièrement sur le rouge de leurs lèvres et le contour de leurs paupières, les hommes aussi ont recours au fond de teint. Pour certaines performances il arrive que des danseurs aient besoin de se maquiller toute une partie du corps. Le maquillage fait également partie des accessoires du comédien, s’il est jeune et doit interpréter un vieillard par exemple, se grimer permet de rendre le personnage plus crédible.
Laura a ensuite emmené les élèves à la régie d’où ils pouvaient profiter d’une vue plongeante sur la salle, tout comme les régisseurs lors des spectacles. Le rôle de ces derniers est essentiel, malgré les logiciels de programmation à leur disposition, leur intervention est toujours primordiale. La communication via les intercoms assure la coordination entre le régisseur, le régisseur de plateau et le poursuiteur qui à l’aide d’un projecteur particulier, la poursuite, peut être amené à suivre un comédien, notamment pendant les one man show. Les différents micros et projecteurs branchés sur la scène sont reliés aux consoles de la régie d’où ils sont contrôlés.

Les élèves se sont par la suite familiarisés avec le plateau en lui-même. La largeur de l’espace de jeu en ouverture de 14 mètres est délimité par les pendrillons, de grands rideaux noirs qui, disposés à l’italienne, permettent d’ajouter des coulisses et de dissimuler les artistes. Ils sont suspendus à près de 7,50 m de hauteur sur les perches, de grandes barres métalliques qui font toute la largeur de la scène. Ces perches étaient descendues en raison de la mise en place des lumières pour un spectacle programmé pour le dimanche suivant. Ainsi, les élèves ont également pu voir les projecteurs de plus près. Chaque perche peut supporter jusqu’à 500 kilos de matériel. La lumière est très importante, en danse elle est essentielle, elle permet notamment de souligner un mouvement, elle fait donc partie intégrante du spectacle et ne peut être pensée à part. Au théâtre elle transmet, souvent inconsciemment, des informations au spectateur, par exemple sur le moment de la journée auquel se déroule la scène, ou sur l’émotion que ressente les personnages.

Leur guide a également interrogé les élèves sur les mythes et superstitions liés au théâtre, comme le pourquoi de l’interdiction du port de la couleur verte sur scène. L’idée majoritairement répandue est liée à la teinte du costume de Molière au moment de sa mort. En réalité, pour obtenir la couleur verte il faut employer de l’arsenic, un poison dont on pensait qu’il pouvait passer des fibres du vêtement aux pores de la peau.
Si la visite a été riche en découvertes, elle a également permis aux élèves de se projeter davantage dans le monde du spectacle, d’en découvrir les aspects concrets et le rôle des intermittents, autant d’éléments d’ordinaire dissimulés au public.
Merci à Laura !
Article rédigé par Isabelle L.